L’incontinence urinaire

Définition de l’incontinence urinaire

Il n’existe pas une incontinence urinaire mais des incontinences qui touchent des sexes et des âges différents. Avant leur prise en charge thérapeutique, la compréhension du mécanisme est primordiale.

Elle repose sur un interrogatoire rigoureux, des antécédents (médicaux, chirurgicaux, obstétricaux, traitements, tabac), de l’histoire de cette incontinence, des symptômes (levés nocturnes, délais entre deux mictions dans la journée, caractère urgent des mictions, circonstance des fuites, leur importance, le port de protections, qualité de la vidange vésicale, troubles digestifs associés), des examens et des traitements déjà réalisés.

L’examen clinique de l’appareil génito-urinaire est indispensable.

La réalisation d’un catalogue mictionnel (heure et volume des mictions, fuites, difficultés à vider la vessie, notées sur un tableau pendant deux ou trois jours) aide à la compréhension.

Peu d’examens sont indispensables : Échographie des reins et de la vessie (prostate pour les hommes), examen bactériologique des urines, débitmétrie (mesure du débit lors de la miction).

D’autres vous serons prescrits en fonction du contexte (glycémie à jeun, créatininémie, PSA, cytologie urinaire, frotti cervico-vaginal, échographie pelvienne chez la femme).

L’examen ou bilan urodynamique est un examen de référence qui peut être nécessaire avant de prendre une décision thérapeutique chez l’adulte. Il est en revanche exceptionnel chez l’enfant. Il doit être réalisé avec beaucoup de rigueur pour que les informations qu’il apporte soient fiables.

1. Incontinence urinaire de l’enfant et l’adolescent

 • Énurésie

 Enurésie primaire.

Quels enfants sont atteints d’énurésie ?

La vessie des bébés se vide régulièrement par contraction du muscle vésical (détrusor) et relâchement du sphincter. Avec l’apprentissage de la propreté le jour, l’enfant serre son sphincter volontaire pour se retenir ce qui va inhiber la contraction du muscle vésical. Ces contractions du muscle vésical vont progressivement disparaître avec la maturation neurologique de la vessie. L’enfant va ensuite uriner par relâchement volontaire de son sphincter ce qui va initialiser une contraction du muscle vésical.

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Il existe une période intermédiaire ou les contractions du détrusor persistent et nécessitent un effort pour se retenir. Cet effort n’est pas difficile la journée. La nuit l’envie d’uriner provoquée par la contraction du détrusor réveille certains enfants mais pour la plupart leur sommeil est trop profond pour qu’il la perçoive.
Les fuites nocturnes sont donc normales jusqu’à l’âge de 5 ans et on ne parle pas d’énurésie avant cet âge.
Chez certains enfants la maturation neurologique de la vessie prend plus de temps, ils peuvent donc avoir des envies pressantes la journée et des fuites la nuit. C’est ce que l’on appelle l’énurésie primaire.
Cette énurésie primaire est différente de l’énurésie secondaire survenant chez des enfants ayant été parfaitement propre et présentant une énurésie suite à un problème psychologique réactionnel à un divorce, un conflit familial, une séparation.

o Prise en charge de l’énurésie primaire :

L’énurésie primaire se règle toujours avec le temps, cependant cette période peut durer longtemps et être handicapante pour aller dormir chez des amis ou partir en colonie de vacances. Environ 10% des enfants deviennent spontanément propre chaque année, en l’absence de tout traitement.
Il n’y aucun intérêt à proposer un traitement à un enfant indifférent à son problème d’énurésie.
La prise en charge consiste en la prise de deux médicaments aux effets différents accompagnés de mesures hygiéno-diététiques.
La prise d’un médicament seul expose au risque d’échec et de découragement de l’enfant et de sa famille.

o Mesure hygiéno-diététiques :

  • Bien boire au retour de l’école ou lors du sport pour limiter la soif lors du diner.
  • Diminuer les apports hydriques au diner (1 verre maximum, pas de soupe, pas de salade de fruit).
  • Vider sa vessie juste avant d’éteindre la lumière au coucher.
  • Les couches doivent être supprimées.
  • Il est inutile de réveiller les enfants au milieu de la nuit pour les emmener aux toilettes (être propre la nuit c’est pouvoir faire une nuit complète, les enfants au sommeil profond ne doivent pas être perturbés pendant leur sommeil).
  • Les alarmes qui réveillent la nuit après « la fuite » sont donc à proscrire.

o Traitement médicamenteux :

Il associe un traitement anticholinergique (Oxybutinine ou Chlorure en fonction de l’âge de l’enfant), à de l’hormone antidiurétique (Desmopressine).

– L’Oxybutinine : ½ comprimé au coucher ou Le Chlorure de Tropsium : 1 comprimé une heure avant le diner (enfant de plus de 12 ans) inhibe les contractions de la vessie et augmente la capacité vésicale (le récipient ci-dessous s’agrandit).

– La Desmopressine (Minnirinmelt): 120 1 à 2 comprimés à faire fondre sous la langue au coucher limite la fabrication d’urine pendant la nuit par les reins (Le flux sortant du robinet diminue) (les reins compenseront la journée pour maintenir l’équilibre).

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Schéma de l’effet du traitement, le récipient ne va pas déborder 

o Calendrier

L’enfant doit tenir un calendrier en notant les oublis de prise du traitement, le nuits sèches (soleil) et les accidents (nuages).

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Dans la mesure où l’enfant prend en charge son problème en adaptant ses apports et en prenant son traitement avec assiduité, il change aussi lui même son lit en cas d’accident.

Le traitement ne prétend pas régler le problème de l’énurésie primaire en 1 à 2 mois « comme un coup de baguette magique », il est forcément prolongé et en cas d’efficacité la décroissance doit être lente et prudente.

Énurésie secondaire

L’enfant a été propre spontanément plusieurs mois ou années avant de présenter à nouveau de l’énurésie
Cet un problème beaucoup plus compliqué à prendre en charge car il ne découle pas à priori d’un retard de maturation neurologique de la vessie comme l’énurésie primaire mais est réactionnel à un stress émotionnel.
Une consultation pédopsychiatrique et éventuellement l’aide d’un psychologue vont être nécessaire pour régler le problème psychologique dont l’énurésie secondaire n’est qu’un symptôme (pas forcément le seul).
Cependant la consultation d’urologie est recommandée pour ne pas négliger un problème organique.
Un traitement équivalent à celui de l’énurésie primaire peut être débuté mais il a moins de chance d’être efficace tant que persiste l’origine du problème.

o Incontinence au rire

C’est une forme d’incontinence qui touche principalement les adolescentes. Lors d’un fou rire une perte importante d’urine (parfois tout le contenu total de la vessie) survient.
Le mécanisme des fuites n’est pas clairement élucidé. Le rire provoque des variations rythmées de la pression dans l’abdomen. Il semblerait que ces variations de pression puissent faire apparaître des contractions anormales du muscle vésical (hyperactivité de vessie). Un tonus du sphincter retenant les urines un peu faible de manière congénital (normalement le tonus est normal avant les accouchements) peut également favoriser un petit passage d’urine dans l’urètre qui déclencherai alors (par une boucle réflexe) une contraction du muscle de la vessie.

Traitements

• La rééducation

Apprendre à se servir de son sphincter strié (volontaire) et de ses muscles du périnée peu permettre de mieux contrôler l’augmentation de pression dans la vessie.

• Les traitements anticholinergiques

Ils inhibent les contractions du muscle vésical, mais il faut que le problème soit très fréquent pour motiver une prise régulière de médicament.

La plupart du temps le problème se règle spontanément à l’âge adulte mais certaines femme peuvent rester gênées.

2. Incontinence urinaire féminine

o Incontinence urinaire d’effort (hypermobilité de l’urèthre)

C’est l’incontinence le plus fréquente. Elle fait suite aux accouchements par vois vaginale et se démasque et devient gênante en fonction de nombreux facteurs (poids des enfants, déroulement des accouchements, activités professionnelle et sportive, ménopause, surpoids, qualité des tissus).

Ce sont de fuites qui surviennent pour des efforts plus ou moins importants (Toux, éternuement, port de charge, danse, sport, marche rapide, marche prolongée, passage de la position couchée à debout ou de la position assise à debout).

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Sur ce schéma de profil du bassin de la femme, on repère d’avant en arrière : la symphyse pubienne, le bas appareil urinaire (vessie, urètre et sphincter), l’appareil génital (ovaires, utérus et vagin), l’appareil digestif (rectum, anus et sphincter anal) et le coccyx.

Lors de l’accouchement le passage de la tête de l’enfant distend la paroi vaginale.

La face antérieure de l’urètre est liée au pubis par le ligament pubo-urétral (noté ligament transverse ici). La face postérieure de l’urètre est elle normalement maintenue par la paroi antérieure du vagin. Après les accouchements cette paroi vaginale est moins tonique.

La rééducation pelvi-périnéale réalisée après un accouchement ou à distance permet de compenser jusqu’à un certain point ce relâchement en apprenant à utiliser les muscles du périnée qui vont bloquer cette « hypermobilité de l’urètre ».

Lorsque la rééducation n’est plus efficace, les bandelettes sous urétrales (TVT ou TOT) vont pouvoir régler ce problème d’hypermobilité.

Ces bandelettes existent de puis 1994 et leurs résultats ne se détériorent pas avec le temps.
Elles ne traitent que l’incontinence urinaire d’effort et ne sont pas une solution à toutes les incontinences.

Quelques précautions doivent donc être prises avant leur pose et repose principalement sur l’examen urodynamique.

  • Absence de contractions anormales du muscle vésical (hyperactivité vésicale)
  • Importance de l’insuffisance sphinctérienne associée car cela peut déterminer le choix de la technique utilisée (TVT transobturateur ou TVT rétropubien).
  • Comment s’effectue la vidange vésicale (la bandelette s’opposant à « l’hypermobilité de l’urètre », elle limite les possibilités de pousser pour vider sa vessie).

L’intervention se déroule au cours d’une hospitalisation d’une nuit ou en ambulatoire

Elle peut être réalisée sous anesthésie générale ou sous anesthésie du bas du corps (rachianesthésie)
Elle nécessite la mise en place d’une sonde vésicale pour 24 heures.

TVT Rétropubien

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TVT Transobturateur

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Technique de pose du TVT Transobturateur

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Le lendemain de l’intervention la sonde vésicale est retirée et la bonne vidange de la vessie est vérifiée par l’infirmière du service avant la sortie.

Après la sortie on recommande de ne pas porter de charge lourde pendant 15 jours, les bains et les rapports sexuels ne sont pas possibles pendant 1 mois.

o Incontinence urinaire sur impériosité (vessie hyperactive)

C’est une incontinence urinaire fréquente qui n’est pas liée à l’effort.

Les reins filtrent de l’urine de manière à peu près continue au cours d’une journée de 24h. Cette urine est conduite par les uretères vers la vessie qui se remplie.

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Lorsque le fonctionnement de la vessie est normal (physiologique), celle-ci qui est formée d’un muscle (le détrusor) se remplit jusqu’à au moins 300 ml sans se contracter.
La perception du besoin d’uriner croit régulièrement : J’ai une petite envie d’uriner mais cela peu attendre (B1), j’ai une envie normale mais si il le faut je peux encore me retenir (B2), là c’est vraiment pressé si je n’y vais pas tout de suite je risque d’avoir une fuite (B3), il est rare que l’on attende le besoin douloureux (B4).

Normalement lorsque que l’on est installé pour vider sa vessie, le relâchement du sphincter strié (voir schéma) laisse passer les premières urines ce qui déclenche (grâce à une boucle réflexe) une contraction du muscle vésical (détrusor). La vessie se vide alors presque complètement sans effort.

La vessie hyperactive n’a pas un fonctionnement normal. Lors du remplissage il survient brutalement bien avant que la vessie soit pleine des contractions involontaires du muscle vésical qui entrainent la perception d’un besoin urgent (B3). La capacité à se retenir va alors dépendre du tonus naturel du muscle strié et de la capacité pour la patiente à le renforcer en utilisant les muscles releveurs de l’anus (voir rééducation).

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S’il n’y a pas de toilettes à proximité, la vessie continuant à se remplir, les contractions vont s’accentuer et les fuites seront inévitables.
Ces fuites sur impériosité surviennent en dehors de l’effort, la nuit pendant le sommeil, au repos assise ou debout.

Avant d’envisager le traitement il faut vérifier qu’il n’existe pas une cause qui irriterait la vessie (infection urinaire, tumeur vésicale, calcul vésical). ECBU, cytologie urinaire, échographie vésicale sont indispensables. Un fibroscopie vésicale peut être nécessaire en cas de doute ou de terrain à risque (Tabac).

• Le fibroscope :

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L’examen urodynamique confirme les contractions anormales du muscle vésical. Il peu aussi permettre d’éliminer une maladie neurologique (sclérose en plaque, séquelle d’accident vasculaire cérébral…).
Heureusement la plupart des patientes présentant une hyperactivité vésicale n’ont pas de pathologie grave sous-jacente.

• Médicament anticholinergique :

Le traitement repose sur la prise quotidienne (à vie), d’un médicament qui empêche les contractions anormales. Il est habituellement bien toléré mais peu assécher un peu la bouche et aggraver une constipation existante (le glaucome à angle fermé est une contre-indication).

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• La rééducation pelvi-périnéale peu également aider à améliorer la maitrise des envies pressantes.

Parfois les contractions anormales sont tellement puissantes que le traitement médical n’est pas suffisant. On peu alors avoir recours à des solutions chirurgicales.

• Les injections de Botox dans le muscle vésical (c’est une indication de la toxine du Botulisme prise en charge par la sécurité sociale) permet de supprimer les contractions anormales mais doivent être renouvelées au bout de 6 à 9 mois.

• La neuromodulation des racines sacrées : Il s’agit d’un petit stimulateur sous-cutané posé au niveau de la fesse et relié à une racine nerveuse pour empêcher les contractions anomales.

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o Incontinence urinaire mixte

Il est possible de présenter une incontinence urinaire mixte à la fois d’effort et sur impériosité. Souvent un des problèmes prédomine et doit être pris en charge en priorité, mais deux traitements sont parfois nécessaires.

o Incontinence par insuffisance sphinctérienne (tonus sphinctérien faible)

L’incontinence urinaire par insuffisance sphinctérienne est liée à un manque de tonus du sphincter strié.

Elle se manifeste par des fuites en position debout sans effort ou pour des efforts peu importants comme le changement de position.

Elle est rarement isolée et aggrave le plus souvent une incontinence d’effort ou des fuites par urgenturie.

Elle est fréquente chez les femmes de plus de 80 ans.

Le traitement n’est pas toujours simple et on peut avoir recours à :

• TVT Rétropubien :

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Il va corriger l’incontinence d’effort et une partie de l’insuffisance sphinctérienne

• Les ballons périuréthraux réglables.

Ces ballons exercent en permanence la même pression sur l’urètre. Ils doivent progressivement être réglés afin de corriger les fuites sans pour autant empêcher la vidange volontaire de la vessie. Ils ne nécessitent pas de manipulation et ne sont pas visibles.

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• Le sphincter artificiel urinaire.

Cet appareil hydraulique en silicone est constitué de 3 parties reliées entre elles. Un ballon placé à coté de la vessie connecté à une pompe située dans la grande lèvre elle même connectée à une manchette circulaire autour du col de la vessie.

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La manchette exerce donc une pression qui empêche les urines de sortir. Quand la patiente veut uriner elle appuie sur la pompe ce qui vide la manchette et permet à la vessie de se vider. La manchette se referme ensuite automatiquement.
Le système n’est pas visible mais nécessite donc une manipulation à chaque miction.

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o La fistule vésico-vaginale

Il s’agit d’un trou mettant en communication la vessie avec le vagin.

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Elle se manifeste par des fuites permanentes goutte à goutte dés que la patiente est en position debout. La vessie ne se remplit plus et il n’y a plus de miction nécessaire.

La cause principale est la chirurgie gynécologique (ablation de l’utérus par exemple avec nécessité d’utiliser le bistouri électrique sur la vessie et la paroi vaginale) mais c’est bien sûr une complication très rare. Cela peu également exister après radiothérapie (rayons).

Dans les pays ou l’accouchement se déroule en l’absence de sage femme et de médecin il peu également exister une fistule après un accouchement difficile.

Le traitement nécessite un geste chirurgical par une incision horizontale au dessus du pubis (comme pour la césarienne) et consiste à retirer les tissus abimés responsable de la fistule et à fermer le vagin d’une part et la vessie d’autre part. Il faut également porter une sonde vésicale pendant 15 jours le temps que le muscle vésical cicatrise.

o Fuites par regorgement

Ces fuites se présentent comme une incontinence mais sont en fait liées à une absence de vidange de la vessie associée à une perte de la sensation de remplissage de celle-ci.

Soit il existe un obstacle (descente d’organe bloquant l’urètre ou un rétrécissement de l’urètre), soit le muscle vésical n’a pas de force et ne réussit pas à faire sortir les urines.

La vessie est donc pleine en permanence et c’est le trop plein d’urine qui s’évacue spontanément ou lors d’un effort et qui entraine les fuites.

• Le traitement est celui de la cause prolapsus ou rétrécissement urétral mais peu aussi nécessiter l’apprentissage des auto sondages intermittents.

• Les auto sondages intermittents

À l’aide d’une sonde très fine pas plus grande qu’un rouge à lèvres, la patiente vide sa vessie toutes les 4 heures, ce qui empêche les fuites et permet la vidange complète. La récupération d’autonomie compense très largement la nécessité de se sonder.

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o Vessies hypersensibles

Lorsque la vessie se remplit, la sensation de besoin est normalement progressive (B1 petite envie, B2 envie normale, B3 envie pressante, B4 envie douloureuse). Il arrive que la vessie soit trop sensible et qu’un besoin pressant voire douloureux survienne très précocement ce qui oblige à vider sa vessie beaucoup plus souvent pour ressentir un soulagement.

Il n’y a pas alors de différence de sensibilité entre le jour et la nuit et ces mictions fréquentes perturbent le sommeil et la vie sociale (sortie).

Les examens à réaliser systématiquement sont un examen bactériologique des urines (ECBU), un frotti urinaire (cytologie) et une échographie vésicale. Un fibroscopie vésicale peut également être nécessaire.

Les causes sont :

• Les cystites infectieuses

o Bactériennes

Echérichia. coli : 70 à 95 %, autres entérobactéries (notamment Proteus spp. et Klebsiella spp.) : 15-25 %, Staphylococcus saprophyticus : 1 à 4 %.

o Parasitaires

La bilharziose urinaire (schistosomia Haematobium) qui touche les personnes qui ont été au contact d’eau stagnante dans certains pays d’afrique et du moyen-orient.

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Le parasite pond ses œufs dans la paroi vésicale ce qui entraine des saignements (hématurie) et des symptômes irritatifs (pollakiurie, brulures urétrales, douleurs vésicales).
Son traitement est une antiparasitaire le Praziquantel. L’évolution chronique de la bilharziose peut entrainer une forme rare de cancer de vessie (le carcinome épidermoïde).

• Les corps étrangers dans la vessie

La présence d’un corps étranger comme un calcul (lithiase) dans la vessie irrite celle-ci et la rend hypersensible

• Les tumeurs de vessie

Les tumeurs sont souvent insensibles mais peuvent également déclencher une douleur de la vessie quand celle-ci se remplit ce qui donne ainsi des envies fréquentes d’uriner.

• Le carcinome in situ (CIS)

C’est un type particulier de tumeur de vessie. Ce sont des lésions planes agressives qui ne se voient pas à l’échographie et qui se manifestent par des plaques rouges en fibroscopie. Le frotti peut être anormal (cytologie de haut grade). Une biopsie au cours de la fibroscopie ou d’une intervention endoscopique est nécessaire pour faire le diagnostique.

• La cystite interstitielle ou syndrome de la vessie douloureuse

C’est une pathologie qui touche 10 femmes pour 1 homme. Pour poser le diagnostique il faut avoir éliminé une infection ou une carcinome in situ.
La cause est inconnue, il pourrait s’agir d’un défaut d’étanchéité de la muqueuse vésicale, le contenu des urines (acide et riche en potassium) venant irriter le muscle vésical.

o Les traitements médicamenteux par voie orale sont très peu efficaces. Le Pentosane Polysulfate Sodique peu améliorer partiellement les symptômes.

o Les traitements chirurgicaux :

  • Hydrodistension à basse pression (15’)
  • Hydrodistension à haute pression (2h)

Apporte des amélioration plus importantes mais pas de réelle guérison

  • La cystectomie partielle sus trigonale entérocystoplastie (remplacement de la majeure partie de la vessie par un morceau d’intestin grêle) est un geste très lourd mais qui permet d’apporter un soulagement chez les patientes les plus gênées (le recours aux autosondages est cependant nécessaire dans 15% des cas).

3. Incontinence urinaire masculine

 

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o Fuites par regorgement

Comme chez la femme, ce n’est pas à proprement parlé une incontinence mais plutôt la perte du « trop plein » sur une vessie pleine qui ne se vide pas.
La vessie est pleine, le patient ne peux pas la vider et comme les reins et les uretères continus à l’alimenter, elle fini par déborder entrainant la fuite.
La cause est donc un déséquilibre défavorable entre les forces de poussée (contraction du muscle vésical et poussée abdominale par contraction des abdominaux) et les résistances le long du trajet d’évacuation (col de la vessie, prostate et urètre).

o Incontinence urinaire sur impériosité (vessie hyperactive)

Normalement lors du remplissage de la vessie, celle-ci se distend progressivement sans réelle résistance, les fibres musculaires se distendent et la pression dans la vessie reste basse.
Lorsque le patient qui veut uriner, relâche son sphincter, des urines commencent à s’introduire dans l’urètre prostatique et par une « boucle réflexe » le muscle vésical se contracte ce qui assure un débit permettant de vider la vessie.

Il arrive que suite à une anomalie de la commande nerveuse de la vessie celle-ci se contracte spontanément pour un certain remplissage et provoque une envie pressante alors que le patient n’avait pas initié de miction.
Ces contractions anormales peuvent survenir couché mais n’apparaissent parfois qu’au changement de position (en se levant ou en sortant de voiture), ou debout.
Ces contractions anarchiques sont nommées contractions désinhibées et signe la présence d’une vessie hyperactive Cette vessie hyperactive peut être secondaire à :

  • Un obstacle sous vésical (col vésical, adénome prostatique, sténose de l’urètre)
  • Une pathologie neurologique :
    • Séquelle d’accident vasculaire cérébral
    • Sclérose en plaque
    • Maladie de Parkinson
    • D’autres pathologies plus spécialisées (paraplégie, tétraplégie)
  • Parfois on ne retrouve pas de cause évidente, l’hyperactivité vésicale est dite idiopathique.

Traitement :

• Le fait de serrer fort le sphincter urétral mais aussi le sphincter anal peut permettre d’inhiber la contraction vésicale qui arrive. Cela peut permettre de gagner du temps pour trouver des toilettes.
La rééducation pelvi périnéale peut donc avoir son intérêt.

• Médicament anticholinergique

Le traitement repose principalement sur les médicaments anticholinergiques (Oxybutinine, Chlorure de Tropsium, Solifenacine et la Fésotérodine). Ces médicaments inhibent les contractions du muscle vésical. L’amélioration peut être spectaculaire et permettre de rendre la vie bien plus confortable.

o Incontinence urinaire par insuffisance sphinctérienne (après prostatectomie totale pour cancer). Le traitement de référence du cancer de la prostate localisé est la prostatectomie totale. Cette intervention chirurgicale consiste à retirer la totalité de la prostate, la partie de l’urètre entourée par la prostate (urètre prostatique) et les vésicules séminales.

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Pour assurer la continuité urinaire, la vessie est cousue à l’utètre juste au dessus du sphincter. Une sonde vésicale sera laissée en place quelques jours.
L’intervention va diminuer de manière temporaire le tonus du sphincter. Dans la plupart des cas, après que la sonde soit retirée, le patient va présenter des fuites à l’effort (en se levant, en marchant rapidement, en toussant ou éternuant) ce qui va nécessiter de porter des protections.
Le sphincter récupérant progressivement du tonus, les fuites vont diminuer spontanément puis disparaître en 1 à 4 mois.

• Traitements :

o Rééducation pelvipérinéale pré opératoire

La réalisation de 2 ou 3 séances de rééducation pelvipérinéales avant l’intervention peut aider à se retenir dans le mois suivant l’intervention.

o Rééducation pelvipérinéale post opératoire

La continence est réévaluée à 1 mois. Si les fuites restent significatives 15 à 20 séances de rééducation vont aider à récupérer une continence normale.
Au delà de 4 mois si il reste quelques fuites c’est le temps qui va permettre de gagner encore du tonus sphinctérien. Il est inutile de renouveler les séances de rééducation (il n’existe pas de « bodybuilding » du sphincter urinaire).

Cependant environ 1 patient sur 20 (5%) va garder des fuites gênantes. Ces fuites sont plus fréquentes chez les patients de plus de 70 ans, en cas de surpoids significatif ou en cas de radiothérapie post opératoire.
Passé  18 mois après l’intervention les espoirs de récupération spontanée importante sont pratiquement nuls mais il existe des possibilités thérapeutiques.

o La Duloxétine est un médicament utilisé dans le traitement des dépressions. Ce médicament a un petit effet bénéfique sur le tonus sphinctérien qui peut régler les petites fuites. Il est utilisé à dose progressivement croissante car il entraine parfois une intolérance digestive.
Si les fuites sont plus importantes il faut prévoir une fibroscopie urétrovésicale et un examen urodynamique. Il est également important de remplir un catalogue mictionnel et des peser les protections avant et après les avoir portées pour évaluer l’importance des pertes quotidiennes.
Ces examens vont permettre de choisir le traitement chirurgical :

o Les ballons périuréthraux réglables.

Ces ballons exercent en permanence la même pression sur l’urètre. Ils doivent progressivement être réglés afin de corriger les fuites sans pour autant empêcher la vidange volontaire de la vessie. Ils ne nécessitent pas de manipulation et ne sont pas visibles.

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o Les bandelettes sous uréthrales

L’intervention consiste à placer une bandelette sous le coude de l’urètre masculin (urètre bulbaire). Cette bandelette passe à travers les trous obturateurs du bassin et est tendue pour remonter l’urètre. La bandelette va s’opposer aux mouvements de l’urètre à l’effort et donc empêcher les fuites. Le muscle vésical masculin ayant une bonne contractilité, le patient pourra quand même vider sa vessie.

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o Le sphincter artificiel urinaire
Si les fuites sont trop importantes (>120g/24h) notamment si elles peuvent survenir debout en dehors de l’effort, il faut avoir recours au sphincter artificiel

Cet appareil hydraulique en silicone est constitué de 3 parties reliées entre elles. Un ballon placé à coté de la vessie connecté à une pompe située dans la bourse à coté du testicule elle même connectée à une manchette circulaire autour de l’urètre bulbaire.

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La manchette exerce donc une pression qui empêche les urines de sortir. Quand le patient veut uriner il appuie sur la pompe ce qui vide la manchette et permet à la vessie de se vider. La manchette se referme ensuite automatiquement.
Le système n’est pas visible mais nécessite donc une manipulation à chaque miction.

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