Epidémiologie
La maladie de Lapeyronie porte son nom de François Gigot de La Peyronie, chirurgien du roi Louis XV qui sera le premier vers 1740 à décrire précisément la plaque et la déformation que peut entraîner cette maladie.
La prévalence de cette maladie dans la population générale masculine, longtemps sous-estimée, serait en fait de 3 à 9%.
Le risque augmente avec l’âge mais peut débuter chez des patients jeunes.
Cause
Le pénis est composé entre autre de 2 corps caverneux qui sont la cause de cette maladie. Ils sont, en quelque sorte, des « boudins » se remplissant au cours de l’érection. Ces « boudins » sont recouverts d’une membrane très solide et inextensible appelée albuginée des corps caverneux.
On pense que la maladie de Lapeyronie se déclenche soit suite à un traumatisme où l’albuginée va se déchirer soit suite à des micro-traumatismes répétés qui vont entraîner une réaction inflammatoire au niveau de l’albuginée. Cette réaction inflammatoire va entraîner une plaque rigide sur cette albuginée engendrant la douleur puis la déformation.
Evolution de la maladie
La maladie évolue généralement en deux phases.
Une première phase dite inflammatoire durant en moyenne 6 mois. Durant cette phase la plaque va se constituer. On note généralement des douleurs péniennes, lors de l’érection, au cours de cette phase, qui peuvent être très invalidantes.
La deuxième phase est la phase durant laquelle va se constituer la déviation du pénis. Cette déviation se fait toujours dans le sens de la plaque. Elle est liée à une rétraction de l’albuginée au niveau de cette plaque entraînant la déviation. Cette déviation peut parfois être très importante entraînant des difficultés importantes lors des rapports. Au bout d’un moment, cette plaque va se stabiliser et ne plus évoluer. De plus, il peut parfois y avoir des troubles de l’érection dus à un non gonflement du corps caverneux en aval de la plaque.
Traitements médicaux
Plusieurs méthodes sont utilisables au cours de la phase inflammatoire.
- les anti-oxydants (Vitamine E)
- des injections dans la plaque
- la lithotritie extracorporelle
- des traitements par la bouche (colchicine…)
Traitements chirurgicaux
Ils sont utilisés à la phase chronique de la maladie en cas de déformation invalidante empêchant des rapports satisfaisants.
On distingue deux types de chirurgies :
- les chirurgies de la convexité permettant de redresser le pénis en enlevant ou plicaturant le côté opposé à la plaque pour redresser le pénis.
- les chirurgies de la concavité, plus difficiles, constituant à exciser la plaque et à y greffer un implant. Cette chirurgie est réservée aux grosses déformations.
- en cas de troubles de l’érection peuvent être associé à la chirurgie la pose d’un implant pénien.
Toutes ces chirurgies ont pour caractéristique de redresser le pénis. Elles ont pour effet secondaire de diminuer la longueur du pénis. Certains élargisseurs de pénis peuvent être utilisés en post-opératoire pour diminuer cette perte de longueur pénienne.
Il est important en cas de consultation pour déformation du pénis de réaliser une photo du pénis en profil stricte, une vue par dessus et une vue du pénis de face.