Définition
La lithiase est le nom scientifique donné aux calculs. Ceux-ci peuvent se former et migrer tout au long de l’appareil urinaire du rein à la vessie. La plupart des lithiases se forment dans le rein puis cheminent dans l’uretère (canal reliant le rein à la vessie) avant d’être éliminés. Les plus vieux calculs retrouvés datent du 4ème siècle avant JC
Epidémiologie
- Prévalence : 10-12% de la population
- Incidence : 30 nouveaux cas/100 000 habitants /an
- 21 000 nouveaux cas/an
- Coliques néphrétiques : 125 000 cas /an
- 100 adultes / 1 enfant
- 2 Hommes / 1 Femme
Pic de fréquence
- 30 à 40 ans chez la femme
- 40 à 50 ans chez l’homme
- Risque accru pendant la grossesse
Composition des calculs
- Oxalate de Calcium dans 80% des cas
- Taux de récidive : 50% à 5 ans
- Taille moyenne des calculs : 9 mm
Expulsion spontanée : 65-70%
Formation des calculs ou lithogénèse
Pour que les calculs se forment il faut que la concentration en certains composés chimiques composant les calculs soient en quantité trop importante dans les urines (calcium, oxalate, acide urique…) La saturation des urines en ces composés va entraîner une cristallisation de ceux-ci puis une croissance et une agrégation des cristaux entre eux à l’origine de la formation d’un calcul qui va progressivement grossir.
Certains facteurs favorisent la formation des calculs :
- Le fait de ne pas boire beaucoup d’eau va augmenter la concentration des urines en composants favorisant les calculs ce qui va favoriser la cristallisation.
- Le fait de manger très salé va favoriser l’élimination de calcium dans les urines
- Le fait de manger trop d’aliments riches en calcium va favoriser la concentration excessive en calcium dans les urines
- Mais le fait de ne pas manger de calcium en quantité suffisante ou de manger trop de composés riches en oxalate va favoriser la saturation des urines en oxalate
- Le fait d’avoir trop d’acide urique dans le sang va favoriser une concentration trop élevée en acide urique des urines
D’autres inhibent cette formation :
- Le citrate inhibe la formation des calculs d’oxalate de calcium
- Le fait d’avoir un pH urinaire basique inhibe la formation des calculs d’acide urique
La colique néphrétique
Il s’agit du principal symptôme qui fera redouter la présence d’un calcul. Il s’agit d’une douleur brutale, paroxystique et par crise au niveau de la fosse lombaire d’un côté avec une douleur irradiant vers les organes génitaux. Cette douleur est très intense et peut s’accompagner de signes digestifs comme des vomissements. On dit que la crise de colique néphrétique est frénétique car aucune position ne soulage de la douleur.
- La colique néphrétique représente 1 à 2% des entrées aux urgences
- 80 % des coliques néphrétiques sont dues à des calculs
- 6% des coliques néphrétiques sont dites compliquées et nécessitent un geste chirurgical en urgence.
On appelle colique néphrétique compliquée :
- Une colique néphrétique associée à une infection avec de la fièvre
- Une colique néphrétique s’accompagnant d’une absence totale d’urines (anurique)
- Une colique néphrétique dont aucun médicament ne calme la douleur (hyperalgique)
Quels examens sont pratiqués en urgence ?
En urgence, l’urgentiste réalisera une bandelette urinaire à la recherche d’une infection. Il réalisera des examens d’imagerie :
- soit une radio de l’abdomen (ASP) associée à une échographie rénale à la recherche du siège du calcul et de son retentissement (dilatation des voies urinaires d’amont)
- Soit un scanner qui recherche les mêmes choses
échographie montrant un rein dont les voies urinaires sont dilatées
Scanner montrant un calcul bloquant l’évacuation des urines du rein gauche
Radiographie retrouvant un calcul au niveau du pelvis
Expulsion spontanée
2/3 des calculs s’expulseront spontanément. Ce taux varie en fonction de la taille et de la localisation du calcul
Mis à part les coliques néphrétiques compliquées, le traitement de la colique néphrétique est un traitement antalgique (anti-douleurs) et anti-inflammatoire.
Traitement
Si la colique néphrétique est compliquée, on drainera en urgence les urines à l’aide d’une sonde appelée JJ. Il s’agit d’une sonde qui possède une boucle supérieure dans le rein et une boucle inférieure dans la vessie En absence d’urgence on ne traitera que les calculs ne s’étant pas expulsés spontanément
Il existe différentes techniques pour traiter les calculs :
- La lithotritie extra-corporelle (LEC)
- L’urétéroscopie
- La néphrolithotomie per-cutanée (NLPC)
La Lithotritie extra-corporelle
Cette technique consiste à envoyer des ondes de choc sur le calcul afin de fragmenter celui-ci en petits fragments pour qu’il puisse s’évacuer de manière aisée. Cette technique s’effectue en chirurgie ambulatoire sous une courte sédation. La fragmentation du calcul peut parfois nécessiter plusieurs séances.
L’urétéroscopie
Cette technique consiste à passer par les voies naturelles afin de se mettre au contact du calcul puis de le fragmenter à l’aide d’un laser et de sortir progressivement les morceaux de calcul avec un panier. Il existe deux types d’urétéroscopes : les urétéroscopes rigides pour traiter les calculs bloqués dans le canal de l’uretère et l’urétéroscope souple pour traiter les calculs à l’intérieur des cavités du rein.
La Néphrolithotomie per-cutanée
Cette technique consiste à retirer les calculs rénaux quand ceux-ci sont très volumineux en mettant en place une gaine directement dans le rein. Cette gaine permet l’introduction d’une caméra et de pinces afin de fragmenter et retirer ce volumineux calcul en étant le moins invasif possible.